On paye parfois le prix cher pour voir réaliser ses rêves. Je l'ai appris et le prix que je paye chaque jour me rappelle combien j'ai été *******. Mais il est trop tard aujourd'hui pour faire marche arrière.
Héros, voilà quel était mon rêve. Aujourd'hui, c'est ma souffrance. Condamné à faire ce que j'ai toujours voulu faire. C'est paradoxal, n'est-ce pas? Je n'oublierais jamais comment c'est arrivé ni pourquoi je dois continuer.
Il y a 5 ans, je combattais le crime de rue à Atlas Park avec un groupe d'amis. Nous aurions pu faire des parties de poker, regarder des matchs à la télé. Non, nous avions décider de contribuer à la sécurité de Paragon City. Nous n'avions pas la prétention de nous attaquer à des criminels organisés, mais à Atlas Park, les Hellions et les Kranes ne résistaient pas longtemps aux Whites Bullets (le nom que nous nous étions donnés). Notre méthode : frapper par surprise, vite et fort. Aucun de nous n'avaient de super-pouvoirs, prendre des risques inutiles n'étaient pas de mise. Eux à terre, nous debout, voilà ce qui comptait.
Mais la portée de nos actions nous dépassaient. Nous pensions juste débarrasser la ville de ses dealers et autres racketteurs. Mais ceux-ci travaillaient pour plus puissant qu'eux, plus puissant que nous. La Famille d'Independance Port perdait de l'argent à cause de nos agissements. Elle mis des moyens considérables pour nous retrouver. Et elle y parvint. C'est alors que le rêve se transforma en cauchemar.
"Ces gens ne se contentent pas de te tuer, ils exécutent ta famille et tout ceux que tu connais". C'est la vérité. Nous étions tous voisins, nous habitions tous le même quartier. Il a été dévasté. Rien ni personne n'a survécu à l'assaut des Têtes Brulées, des mercenaires envoyés par la Famille.
les Whites Bullets étaient en mission quand l'attaque eut lieu. À notre retour, nous comprenions que ce carnage avait été orchestré en représailles. La plupart d'entre nous était marié et avait des enfants. La Famille venait de tout nous prendre. Eux aussi avaient frappé par surprise, vite et fort.
Détruits, nous l'étions tous. Mais notre sang criait vengeance, une soif que nous pensions un jour apaiser. Dès lors, notre seul objectif était de trouver les responsables de notre souffrance.
Au bout de quelques jours, nous obtenions l'adresse d'un lieu de rendez-vous, un hangar où la Famille se réunissaient. Mais à notre arrivée, le piège se referma sur nous. La Famille nous attendait. Supérieur en nombre, ils nous capturèrent sans difficultés. Ils servirent de nous comme punching-balls pendant de trop longues heures. Quand ils eurent finis avec nous, ils nous jetèrent dans la baie de Talos Island.
Comment j'ai réussi à survivre? Je l'ignore. On m'a retrouvé sur la berge de la plage, agonisant mais vivant.
Pendant les premiers jours de ma convalescence, je reçu la visite de la Phalange de la Liberté. "La lutte contre le crime est une affaire sérieuse, pas un divertissement." m'avait dit Statesman. Quel imbécile! j'ai perdu ma femme, mes amis, j'avais tout perdu et ce crétin encapé venait me faire la morale ?! C'est à ça que j'avais voulu ressembler ?!
Je suis resté longtemps à pleurer sur mon sort, sur tous ceux que j'aimais.
Alors que je recommençais à marcher, je reçu la visite de Manticore. Que me voulait-il encore ? Me rappeler que si je ne gambadais plus dans Perez Park, je n'avais qu'à m'en prendre à moi-même?! Je n'étais pas disposé à l'écouter, mais il y avait dans son regard une tristesse que je connaissais. La même qu'il y a dans mes yeux à chaque fois que je me regarde dans un miroir : la douleur de quelqu'un qui a tout perdu. Après une longue conversation, il me remit la carte de visite de Justin Sinclair, le milliardaire de Paragon City."Il aura un travail à te proposer." m'affirma Manticore avant de partir.
Après 6 mois de rééducation, je sortis enfin de l'hôpital. Une voiture et un chauffeur m'attendait. "Maitre Sinclair vous attend, monsieur.". Au dernier étage d'un immeuble de Founder's Fall, Justin Sinclair se dressait devant moi. Je l'avais déjà vu dans des magazines people, sans plus.
Qu'est-ce que je faisais ici ? Manticore m'avait dit que Sinclair avait un travail à me proposer. Qu'est-ce que cet homme qui avait déjà tout voulait de moi ? Un travail ? Qu'est-ce qu'un mec qui a fait tuer sa femme et tous ses amis avait comme qualifications ?
-"J'aurais besoin d'un garde du corps."
-"Pardon ?"
-"J'ai besoin de quelqu'un qui assure ma sécurité. Et d'après Manticore, vous pourriez faire l'affaire."
-"On vous a mal renseigner, monsieur. La dernière fois que j'ai joué au héros, un quartier a été détruit. Et tous ses habitants sont morts."
-"Je sais, j'ai lu tout ça dans votre dossier."
-"Mon dossier ?"
-"Hé, je ne vais pas me fier aux dires d'une seule personne, tout super héros qu'il soit. J'ai fait faire une enquête sur vous, et elle a confirmé l'intuition de Manticore : vous êtes l'homme qu'il me faut."
Je ne comprenais pas ce qu'il me voulait. Il aurait pu s'offrir les services de quatre agences de protection et son appartement était probablement plus sécurisé que le banque de Steel Canyon. Il n'était pas en reste, on voyait bien sous son costume trois-pièces que ce mec faisait plus qu'un jogging le dimanche. Pourquoi moi ?
-"Que diriez vous d'une période d'essai ? Vous travaillez pour moi pendant 2 à 3 mois. Vous êtes libre de partir quand bon vous semble."
Ma première réaction aurait été de refuser. Risquer ma vie pour un type que je ne connais pas, quel intérêt ? Mais que valait ma vie à présent ? Je n'avais plus rien ni personne. Qu'avais-je de mieux à faire de toutes façons ? J'acceptais son offre.
-"Vous ne le regretterez pas."
Je le regrette chaque jour de ma vie.
Pendant les 3 mois suivants, je fus soumis à un entrainement intensif auquel participait régulièrement Sinclair. Un ancien militaire m'apprenait le maniement de toutes sortes armes, avec une insistance particulière sur le tir à l'arc. Sinclair m'apprit que son centre de recherche fabriquait les flèches de Manticore et qu'il les lui fournissait gratuitement, pour la lutte contre le crime.
Au bout d'un an, Sinclair m'avoua la raison de ma présence à ces cotés : j'avais été formé non pas pour être un garde du corps (en un an, je n'avais jamais eu à faire face qu'à des groupes de fans ), mais pour devenir un nouveau Manticore.
-"Un nouveau Manticore ? Mais pourquoi faire ?"
-"Parce que plus il y aura de héros dans les rues, plus la ville sera sure. Dans chaque coin de la ville, des criminels terrorisent les habitants. Pire encore, les rangs de Recluse gonflent sans cesse aux Insoumises. Notre monde est en danger, et nous avons besoin de héros."
-"Désolé, c'est pas pour moi. J'ai déjà donné."
-"Et que veux tu faire maintenant ?! Rester caché toute ta vie ?! C'est pour ça que tes amis sont morts ?!"
-"MES AMIS SONT MORTS PARCE QU'ON A AGIT COMME DES CONS!!"
Je savais que ce n'était pas vrai. La Famille était seule responsable. Nous n'avions fait que répondre à une attaque. Mais ...
-"...si tu n'avais rien fait, la Famille ou n'importe quel autre hellion serait entré chez toi, et aurait pris ce qu'il voulait. Tu ne l'aurais pas laisser faire, n'est-ce pas ? Et les repressailles auraient été terribles. Ton quartier aurait été incendié, tes amis abattus. Quel différence que cela se soit passé hier, aujourd'hui ou demain. Ça serait arrivé de toutes façons."
-"Je sais...Je sais que je n'ai fait qu'accèlérer les choses."
-"Je te donne l'occassion de rétablir le score. Et de prendre l'avantage. Protège Paragon, pour que ce que tu as subis ne se reproduise plus jamais."
La voix de Sinclair avait changé. Ce n'était plus le playboy milliardaire qui me parlait, mais quelqu'un qui savait ce que je ressentais. Dans ces yeux, il y avait la même tristesse que j'avais dans les miens, les mêmes que j'avais vu plus d'un an auparavant dans les yeux de Manticore. Ces hommes avaient souffert, mais ils avaient décider de ne pas se laisser faire. Mon tour était venu.
Les relations de Sinclair accélérèrent les lourdeurs administratives et je reçut mon accréditation en moins de 24 heures. Manticore a été mon mentor pendant quelques temps, histoire que je me familiarise avec mes nouvelles armes. D'un tempérament impulsif, je suis devenu précis, réfléchi, n'attaquant ma cible que lorsque je suis sûr de la toucher.
Beaucoup de héros de Paragon sont heureux d'aider les citoyens de la ville. C'est normal, ils ont tous décidés de mettre leurs pouvoirs au service du bien. Moi, je suis obligé de le faire. Pour mes amis, pour ma femme. Pour qu'ils ne soient pas morts pour rien.
Mais chaque flèche que je décoche me rappelle comment je suis arrivé là.
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